Xavier Chatard naît en 1948, à Lyon, à la Croix-Rousse, d’un père décorateur, peintre en lettres et d’une mère illustratrice.
Songeur et nonobstant manuel, l’enfant considère très vite que, des mains, tout peut sortir. En même temps qu’avec clous, bois, marteau, il construit des objets, il se crée une bulle propice au rêve et à la sérénité qu’il affectionne.
À douze ans, il exécute sa première peinture avec, comme modèle, le lion figurant en couverture de l’édition en livre de poche du roman de Kessel.
Après ses études secondaires, il se forme, de 1966 à 1968 à l’école des beaux-arts de Saint-Etienne où il retiendra particulièrement la leçon de Claude Weisbuch qui lui communiquera l’énergie du trait, la fulgurance du mouvement. Par la suite, à l’école de La Martinière, avec Georges Manillier, il est confronté à d’autres manières : « le pinceau remplace le crayon ; on ne dessine plus, on peint ».
En 1970-71, il entre à l’école normale de Paris (ENNA). C’est pour lui l’occasion de visiter les musées de la capitale. Il admire Pignon. Il peint à l’huile, du rouge, du vert ; sa « période flash » dit-il.
En 1972, professeur d’arts appliqués, il enseigne à Caen, peint, pratique la photographie.
De 1980 à 1981, il voyage en Arizona puis revient en France et enseigne à Lectoure. Il peint alors de grandes toiles, spontanées, gestuelles, à l’érotisme suggestif.
En 1983, il repart, aux USA, Washigton D.C. où il commence à modeler, s’associe avec une potière et expose sa peinture.
En 1986, il regagne la France et reprend l’enseignement au pays basque. Il produit son premier « carré ».
De 1990 à 1992, nouveau séjour aux Etats-Unis, en Virginie.
Il peint sans cesse et notamment, une première version de We don’t want a catastrophy exposée parmi d’autres toiles avec pour thème "around water".
En 1992, il revient en France, s’installe à Valence où il enseigne. Il peint alors la série des tarots au format vertical. Avec ces toiles, on observe un renversement : le paysage cède la première place au personnage. Et, techniquement, l’usage du rouleau introduit un compromis entre la peinture et la ligne, la couleur et le dessin.
En 1999, il expose les tarots, deux séries de 22 toiles. Le choix d’un format aux proportions des cartes sera déterminant pour la suite. Ainsi, verra le jour tout un ensemble de peintures verticales au format 60 × 120 cm sur un thème qui émerge déjà dans la série des tarots : la femme qui court. Les toiles sont signées Xabi.
En 2003, une grande exposition montre tout le travail exécuté sur ce thème, qui semble inépuisable.
Depuis, Xavier Chatard organise chaque année un atelier d’été ouvert à tous, où femme et nature sont sujet à contemplation. C’est aussi dans cette période que le peintre a entrepris une formation de shiatsu qui a influencé sa perception de l’autre. Il commence alors les portraits abstraits. Ils répondent au besoin de laisser une trace de ses rencontres. Les grands formats ne sont cependant pas abandonnés. Ces grandes toiles font partie d’une vision de l’état psychologique de l’humanité, ce sera donc une histoire à suivre...
|