René Girot est né en France, dans le département du Var. D'abord attiré par la campagne provençale, il va sur le motif, fait des aquarelles et réalise d'autres travaux qu'il a maintenant détruits. A partir de 1973, il peint des fragments de corps féminins. De 1976 à 1978, des tissus vont à la rencontre des corps, puis les recouvrent et se substituent à eux. Ce sont des drapés à forme humaine. Puis le ciel et la mer apparaissent à l'arrière plan et bientôt occupent tout l'espace. De1979 à 1981 : ciels, mers et racines. Parallèlement à cela, séries de dessins : les tissus, la femme au masque, plis de peau, le canapé. A partir de 1982, le sujet de ses tableaux est un paysage de cailloux, un sol à l'échelle non déterminée, dans une composition le plus souvent non centrée où les éléments s'articulent comme les pièces d'un puzzle. "Girot s'aiguise l'oeil (...) Sa touche est une lance vive, les tons font mouche : masse refroidie de bleus vifs dans leur principe, cyan, cyanures et ceruleum. Ils n'apaisent pas l'élan rougeoyant d'une braise qui circule : sang, feu, vie. Rouges et bleus en tension jusqu'à la déchirure de l'espace plastique qui s'ouvre. Et le regard se libère des limites topologiques du sol, il pénètre ses fibres, traverse son écran. La peinture alors agit et nous agite." (Alin Avila, 1985) En 1986, petits formats où sont en diptyque, un ciel et un sol. A partir de 1985, il voyage dans des villes où l'art et la vie se mêlent : Amsterdam et La Haye, Madrid et Tolède, Athènes et le Péloponèse, Venise Florence et la Toscane, Bruxelles Bruges et Gand, Séville Cordoue et Grenade, Istanbul, Marrakech, Londres, Rome et Gênes... En 1987, la matière picturale s'enrichit, il revient à de grands formats, fait apparaître le paysage à partir d'un fond obtenu par drippings successifs. "J'interroge le paysage. Quelquefois il me répond. Alors on s'anime, on s'éclabousse, on se frotte, on se barbouille de couleurs. Puis on se regarde. Il arrive qu'on se plaise. On a un rapport un peu difficile, en alternance tendre et conflictuel. On fait ensemble notre bonhomme de chemin." En novembre 1988, l'espace s'ouvre, le geste devient plus libre; le sujet est un jardin méditerranéen luxuriant. Il réalise aussi deux séries de trente nus à l'huile sur papier : l'absorption rapide de la couleur par le support permet de garder la trace du geste et certaines empreintes de l'atelier. En août 1989, c'est la série "Agdal" : des personnages-totems surgissent du végétal (12 toiles, une quarantaine de dessins et 4 eaux-fortes). Ces personnages sont mis en scène sur de grandes toiles de 2 mètres sur 3 mètres 40. 1990 : le jaillissement végétal laisse place au jaillissement de l'eau (série de jets d'eau) "René Girot fait vibrer les éléments comme les couleurs. Il plonge au coeur de la nature, en étudie avec passion la structure interne et en écoute les moindres battements. Il scrute la garrigue avec la patience du géologue, l'écume de la vague avec l'inquiétude du marin et les nuages avec l'incertitude d'un météorologiste. (Sa peinture) est en perpétuelle gestation et gronde comme les entrailles de la terre. Les nuages épousent les vagues et les racines bizarres renvoient à la psychologie des profondeurs. Sous le pinceau de Girot, les forces vitales s'enchevêtrent et finissent par exploser en une véritable fête des yeux. (Girot) n'ouvrirait-il pas à la peinture de paysage des horizons nouveaux?" (Martine Bernard, in "Le Serment des Horaces", Paris, 1989) En 1991, l'idée de voyage à travers un paysage est exprimée dans les "Jardins articulés". Plusieurs paysages s'imbriquent sur la même toile par "étages" successifs. De 1992 à 1998, la même idée est concrétisée sur des toiles carrées de 33 cm de côté, chaque toile étant considérée comme un fragment de paysage (le corps humain étant lui aussi un paysage) que l'on peut faire pivoter et présenter avec d'autres toiles de façons diverses. Ces soixante peintures sont réunies sous le titre "Concept CPPE". A partir de 1996, c'est le "Programme CVS" (Ciel Végétal Sol) où ces trois espaces sont amenés au plan vertical sur des châssis dont la hauteur est le double de la largeur. Puis ce sont les "Visages d'Afrique", portraits de femmes africaines(Afrique noire et Maroc Tunisie) sur papier de 65 sur 50 centimètres(1998 à ce jour) ...(René Girot) observe le moindre bruissement du monde qui l'entoure, pour agencer la nature d'une manière très personnelle... D'expériences en expériences, il interroge le paysage, sans répit, pour en saisir les nuances... (L.L., in "E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs", Editions Gründ, 1999, tome 6, page 186) .......... Biography
The painter René Girot was born in the South of France. He lives and works in the Midi and Paris.
In 1974, he painted realistic works depicting fragments of women's bodies. The artist began exhibiting at the Salon de Toulon, where he was a 1975 prizewinner. From 1976 to 1978, Girot evoked fabrics juxtaposed to human bodies, which subsequently cover them. Finally, the fabrics became the sole element of the painting : his fabrics with a human shape. ("Les Figurants", The Bystanders, Alinea Gallery, Toulon, 1978). Beaches began to figure in the artist's works, finally occupying the entire painting. Works became devoid of all human presence. From 1979 to 1981, his topics were skies, seas and roots (Exhibit at the Châteauvallon Meeting Center, 1979). Concurrently, Girot produced a series of drawings depicting fabrics, a woman with a mask, folds of skin, the canapé. In 1982, Girot turned to landscapes of rocks and terrains of an indeterminate scale, within a frequently non-centered composition in which the elements fit together like the pieces of a puzzle. A Girot painting (65x105 inches) was purchased in 1983 by the Provence, Alps, Côte d'Azur Cultural Office, where it is on display. The art critic Alin Avila wrote : "Girot's vision is sharpening (...) His touch is a vivid spear; tones are bold, based on a cool mass of bright blues, primary blues, cyanides and cerulean. Beside them, even the flaming brazier of blood, fire and life is not quieted. Reds and blues remain in tension until the plastic space is torn apart and opens onto the painting. Our gaze is freed from the topology of the soil. We penetrate its fibres and go beyond its context. The painting then acts, and acts on us." 1986 saw a series of small paintings with sky and terrain in a diptych. From 1985 to 1989, he travelled to cities where art and life vibrate together : Amsterdam and The Hague; Madrid and Toledo; Athens and ancient Greece; Venice, Florence and Tuscany; Brussels and Ghant; Seville, Cordoba and Granada; Istanbul; Marrakesh; London; Rome and Genoa... In 1987, the artist enriched his pictorial material, returning to large formats and presenting the landscape by means of a background obtained by successive drippings. "I question the landscape. Occasionally, it replies. Then we get moving. We splatter and splash, we rub and smear ourselves with color. Then we look at each other. Sometimes, we're pleased. We have a rather difficult relationship, alternating between tender and conflicting. We make our path together." In November 1988, the theme was a luxuriant Mediterranean garden. He also realized two series of thirty oil-paintings of nudes on paper : the quick absorption of the color by the paper made it possible to encase some evidence from the painter's studio. In August 1989, the "Agdal" series was realized : twelve 46x35 in paintings, forty drawings and four etchings. In 1990, series of waterworks. In 1991, the "Jardins articulés" : where several landscapes are nested like storeys on the same canvas. From 1992 to 1998, the same idea has been used on canvases of 33 cm squared, each one being as it were a fragment of landscape (the human body also acting as landscape) which can be turned and arranged together with other paintings to form different pictures. The "C.V.S. programme" (Ciel-Végétal-Sol or Sky-Végétable-Soil) started in 1996. Here the three expanses are placed on the same vertical plane in a format whose height is twice as long as its width. "René Girot makes the elements vibrate like colours. He plunges to nature's heart in southern France's Provence region where he was born. He studies that heart's internal structure passionately and listens to its faintest murmurs. He scrutinizes Provence's moors as patiently as a geologist, gazes at the wave's foam as uneasily as a seaman, and at the clouds as uncertainly as a weather forecaster. His art, in its unending gestation, rumbles like the earth's entrails. The clouds wed the waves and weird roots recall psychoanalysis of the subconscious. Under Girot's brush, life's forces explode surprisingly in a veritable festival for the eyes. Girot opens up new horizons to landscape painting." (Martine Bernard, in "Le Serment des Horaces" n°3, 1989) In 2000 and 2001, "Visages d'Afrique"(Faces of African women) . ... (René Girot) observes the slightest rustle of the world which surrounds him, to order the nature in a very personal way... From experiments to experiments, he interrogates the landscape, continuously, to seize with it the nuances... (L.L., in "E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs", Editions Gründ, 1999, tome 6, page 186)
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