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Georges TROUBAT lettre à Fernando PESSOA

HETERONYMES, HOMMAGE A FERNANDO PESSOA Georges Troubat
23 fevrier 2006


 

Fernando,

Hétéronyme,
 cet autre de soi,  quel mot magique tu nous a ainsi offert, tout droit sorti de ton insondable imagination
Hétéronymes,
personnalités multiples, portées  par chaque fragment de l’âme, quel beau nom se pourrait être pour une œuvre picturale où chaque élément vibre individuellement, dans l’indicible harmonie d’un ensemble.

Certains artistes peignent la musique, à l’instar de CHAGALL, se rendent au concert en compagnie de nicolas de STAËL ou s’aventurent dans le « jazzland » de CHESNEL, peintre d’aujourd’hui ;
 D’autres se comparent - non sans risques - à leurs prédécesseurs et maîtres ;
J’aurais pu aussi m’identifier à des peintres de ma région :  RENOIR, ESTEVE ou PICHETTE, qui, dans des styles différents, partagent le même goût pour une construction rigoureuse, la considération des valeurs,  la prééminence de la couleur.
J’aurais pu clamer très fort que le Centre de la France, ne recèle que des Grands Hommes, à l’image de nos quatre derniers Présidents de la République ( gare au prochain),
Mais je suis d’une génération vouée à l’esprit d’indépendance, où « il est interdit d’interdire » ; j’emprunte ma propre route, dans le respect du public, tout en cultivant ma différence ; J’ai aussi appris que  respecter ne signifie pas suivre, que ce qui s’apprend ne doit pas se voir, et que l’artisan doit s’effacer devant l’Enchanteur, même s’il n’oublie pas ce qu’il lui doit. La forme inattendue, le ton volontairement dissonant, la « fausse note » en signature, sont pour moi nécessaires pour rompre une trop parfaite harmonie, pour accrocher le regard, .. et peut être au delà..

C’est ainsi que je préfère pour ma part prétendre à la littérature ; c’est moins commun, et moins «  intranquille »  ; d’abord la concurrence n’y est jamais directe ( !), et puis, que voulez vous,je suis un admirateur sans limite de Fernando Pessoa, le grand écrivain  portugais ;

Fernando, mon ami, nous ne sommes pas contemporains, même si quelques dizaines d’années seulement nous séparent, ( ce qui malgré tout, ne facilite pas les relations ),  si bien que je ne peux que présumer de ton accord pour cette reprise détournée de ton propre vocabulaire dans l’appellation de cette nouvelle série de toiles qui te ressemble :
Elles t’auraient plu, sans doute,
en tout cas, permets moi de le penser ;
elles portent tes couleurs, celles de ta chère LISBOA, où l’ocre, le vert, le bleu, le jaune signent les  édifices et habillent les maisons ; celles encore de tes quartiers du CHIADO et du BAIRO alto où tu aimais flâner, les tons chauds et odorants du café A .BRASILEIRA à la terrasse duquel tu t’attardai pour écrire, ta journée de travail achevée.
  Elles pourraient illustrer ton œuvre, faite de rêverie nostalgique, où rêve et réalité se confondent sans cesse,  sans jamais pouvoir être réellement identifiés ;
 Choisir de rêver sa vie plutôt que de la vivre, faire de ses contradictions l’essence même de sa création, en cela, cher Fernando, nous nous ressemblons,
 je te dédie donc ces toiles ;
 que ce modeste hommage te soit rendu.
    
        Georges TROUBAT

 

Fernando Pessoa ( 1888 – 1935 )
Le livre de l’intranquillité  ( livro do desassossego )
Ses principaux  hétéronymes, véritables « doubles de lui-même » à la personnalité différente :
Bernardo Soares , Alberto Caeiro, Alvaro de Campos, Ricardo Reis



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 Georges Troubat Tailleur à vif de la couleur   Georges Troubat Tailleur à vif de la couleur

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