"Le complexe du rhinocéros"
Altmayer Bruno
Huile sur toile - 60 Cm x 60 Cm
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Le choix de certains pays, parmi les plus riches, parmi les plus insouciants ou inconscients, parmi les plus irrespectueux de la planète et des générations futures, a conduit l’humanité à ce constat amer : le rêve de luxuriance n’est plus qu’un enchainement de désillusions, de pertes et de profits largués à la décharge de l’indifférence. La mappemonde dessine les contours tout en relief des trois principaux instigateurs et pourvoyeurs de déchets nucléaires, les Etats-Unis, la France et le Japon. La poubelle du monde est concentrée là. Les résidus intemporels trônent à ciel ouvert, le désert gagne. Il est seul, celui qui se pose en sage, contemplant sur les marches de l’indignité, du mépris les dernières scories d’un monde révolu. Ces déchets qui auront, quant à eux, un long avenir sur notre belle Terre, un très long avenir… Alors que disparaissent les derniers Rhinocéros, témoins du temps révolu de cette abondance, cette profusion de ressources et cette richesse dans la diversité. Le Tigre, gardien de la porte des enfers, n’est qu’une apparition dans le souvenir de l’homme.
Quelques chiffres * :
Le retraitement du combustible se poursuit à La Hague, accroissant d’année en année le stock de plutonium, dont un centième de milligramme peut suffire à provoquer un cancer du poumon. Pas moins de 55 tonnes de cette matière dangereuse dont personne ne sait que faire y sont entreposées. Les rejets radioactifs des usines de retraitement de la Hague et de Sellafield au R.U. génèrent à elles seules en 10 ans, une dose collective de un septième de la dose produite par l’accident de Tchernobyl.
Ce plutonium récupéré ne représente que 1% du combustible usé, 95% étant de l’uranium de retraitement et 4% de déchets nucléaires les plus dangereux.
Malgré le retraitement, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) recense 1121 sites où se trouvent entreposés 1.252.000 m³ de déchets radioactifs dont 4% sont dits de « haute activité à vie longue » (plusieurs millions d’années).
Les enfouir à Bure en Meuse, serait la solution, nous dit-on… Une fois de plus ce sont les générations futures qui payeront la note.
*sources du réseau « sortir du nucléaire »
Bruno ALTMAYER
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