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FAIRE ABSTRACTION DE LA REALITE ET PUISER DANS L'INCONSCIENT

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Je suis né en 1964 d’une belle rencontre entre un père peintre catalan et une mère serveuse à "La Treille". "La Treille", brasserie et lieu de rencontre privilégié de mon père et de ses amis où, le temps d'une soirée et d'une nuit, se faisaient et se défaisaient une partie du monde et des parties de cartes.

 

Aujourd'hui encore j’ai  le souvenir du parfum de l’essence de térébenthine et du white spirit, mêlé à celui des vernis le tout noyé dans des volutes épaisses de fumées de cigarettes de mon père. Un atelier, des pots de peintures entassés, des essais de nuances à même le mur en ciment brut, le poste de radio, les grappes de raisins que l'on cueillait à même les fenêtres ...

Je me souviens de ces tâches de peinture sur mes vêtements nettoyées à la hâte par mon père pour ne pas que ma mère les découvrent… ces satanées tâches qui s’incrustaient sur les gros linges en laine et les tabliers d’écolier.

Je me souviens des brosses trempées dans des pots d’eau ; mes premiers travaux sur supports muraux !!!

Tout était en place pour que je suive une filière artistique. Mais pour mes parents, il n’en était pas question. Il fallait que j’exerce un métier « sérieux » et « sûr ». Plus question que je m’inscrive aux beaux-arts. C’est donc par défaut que je m’inscris en Ecole d’Architecture.

L’attirance pour les matières artistiques et la peinture en particulier est toujours là. Cette attirance, cette force qui attire par le plaisir, va s'intensifier lors de rencontres déterminantes avec les professeurs d'arts plastiques de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture également professeurs à l’Ecole des beaux-arts. Elève de Michel GOEDGEBUER, Gérard TINE et Robert THON, j’apprends en atelier le dessin d'après modèles, l’utilisation des nuances de gris, la sensibilisation au symbolisme et aux allégories,…

Après tout le métier d’architecte n’est pas si éloigné de celui d’artiste peintre !!!

Après mes études en Ecole d’Architecture et l’obtention de mon diplôme, vient le temps de se positionner professionnellement et lors de mes études supérieures à l'Ecole Doctorale de l'Institut Français d'Urbanisme et à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques, la pratique du dessin et de la peinture est délaissée. Manque de temps et manque de place dans ma chambre de bonne de la rue Pelleport dans le 20ième arrondissement de Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Architecte chef de projets pendant douze ans, j’ai eu la chance de connaître l’ère des agences d’architecture organisées en ateliers. Perspectives tracées à la main, croquis d’ambiances urbaines et paysagères, « rendus » avec aérographes, les nuits de charrettes, les « bouffes bien arrosées » de milieu de nuit, les « rinçages » d’aérographes par les fenêtres sur les patrouilles de police de nuit, …  

C’est là que j’ai pu également croiser le savoir-faire et l’expérience d’architectes tels qu’Éric RAFFY, Stanislas FISZER et Massimiliano FUKSAS. Cette période de ma vie professionnelle aura un impact certain sur le développement de la dimension artistique, symbolique et même allégorique.

En 2001 après avoir passé le concours d’Ingénieur Subdivisionnaire, je rentre dans la fonction publique pour occuper des postes d’architecte conseil ou de directeur adjoint à l’urbanisme … 

Mais aujourd’hui, être fonctionnaire et peintre, n’est pas pour moi une affaire de confusion, mais une affaire de complémentarité qui S’I.M.P.O.S.E.

 

MA DEMARCHE ARTISTIQUE

Lors de mes expériences professionnelles en agence d’architecture, la dimension artistique renaît au contact de certains « Patrons » comme RAFFY, FISZER et FUKSAS. Rappelons que ce dernier a reçu une formation de peintre avant d'embrasser la carrière d'architecte. C'est auprès de Giorgio DE CHIRICO qu'il s'initie à la couleur, qui sera une composante importante de son œuvre. Marqué par le maître de la peinture métaphysique, FUKSAS mènera de front une activité de peintre et son métier d'architecte.

La quatrième dimension, celle que l’on avait pour habitude de nommer « la dimension du mental », sera présente dans tous les projets architecturaux sur lesquels je travaille. Elle sera rapidement suivie par une cinquième dimension, celle du mouvement.

Quant à la peinture, elle est toujours sous-jacente et prend une part de plus en plus importante dans mes activités depuis près de trente ans.

J’ai une profondle-caravage-la-mise-au-tombeau-1604-1.jpge admiration pour les grands maîtres de la "troisième génération" de la Renaissance italienne comme Fra Bartolomeo, Giorgione, Titien ou Sebastiano del Piombo.  Le langage réaliste et théâtral du Caravage me bouleverse. Me trouver au musée du Prado face à "La  mise au tombeau" est l’un de mes plus beaux souvenirs. Les formes inquiétantes puisées dans l'inconscient de Jérome Bosch m'intriquent dans le sens où si la psychologie actuelle nous permet de comprendre l'attrait de ses tableaux, elle ne peut nous éclairer sur leur signification pour Bosh ou ses contemporains.

 

 

 

 

J’aimerais pouvoir qualifier ma peinture de "pont entre la pensée et la réalité. Par la peinture, je souhaite me détourner de la représentation réaliste et porter sur la toile des images qui surgissent en moi. Je m'efforce d’accéder à mon inconscient en déliant le geste du contrôle de la raison mais sans verser dans l’automatisme (qui est une forme d’expression que je ne comprends pas). Je voudrais, à travers mes travaux, donner une forme à mes rêves, mes désirs, mes émotions et entraîner réciproquement ces rêves et ces désirs vers des objets réels afin de les charger de subjectivité. Dans ma peinture, je voudrais que les objets familiers ne soient plus acception quotidienne mais soient des représentations de mes rêves, de mes désirs, de ma pensée, de mes instincts.

Le plus compliqué pour moi aujourd’hui n'est pas de m'abstraite des contraintes figuratives réalistes, mais d'échapper au contrôle constant de la raison. De faire abstraction de la réalité et de puiser dans l'inconscient. J'ai l'impression que la pensée s'amenuise avec le geste. Que la retranscription de mes émotions sur la toile est abâtardie.

S’inscrire dans une activité créatrice académique confère selon moi un certain confort. Il existe des règles et il suffit de les appliquer. Avec ça, on est sûr de produire un travail « acceptable »…. Acceptable mais lassant !!!

Je voudraisjeromebosch2.jpg échapper à la raison, rompre les préceptes d’un certain académisme. Faut-il s’abstraire de règles ? De toutes les règles ? Pour trouver une réponse, il faudrait que je pénètre dans une nouvelle dimension, mais je n’ai pas trouvé, ou peut-être même par manque de courage, je ne veux pas trouver la porte. Je voudrais échapper à la raison …

 

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Alain MOLY